
Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) enregistre un autre départ après celui de son vice-président chargé de la région des lacs et de la promotion du panafricanisme, Ahoua Don Mélo. Il s’agit de Reine Viviane Djetouan . anciennement membre de l’école du ppa-ci.
Ci-dessous, l’intégralité de sa lettre de démission.
Objet : Démission de mon poste de membre de l’École du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI)
À Monsieur le Président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire
Monsieur le Président,
Par la présente, je viens vous notifier, avec une profonde considération pour les idéaux qui ont initialement animé notre mouvement, ma décision de quitter mes fonctions en tant que membre de l’École du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Cette décision, mûrement réfléchie, intervient après une longue période d’observation et d’engagement au sein de notre formation politique. Elle est motivée par des divergences fondamentales quant aux valeurs qui devraient, selon moi, guider toute organisation se réclamant de la démocratie et de la justice.
1. L’absence de débat démocratique
Depuis la création du PPA-CI en octobre 2021, j’ai constaté, avec une déception croissante, que les principes de pluralisme et de libre expression, pourtant essentiels à toute structure politique progressiste, y sont progressivement étouffés. Un parti qui se veut le porte-voix des peuples africains se doit d’être un espace de confrontation constructive des idées, où chaque militant peut s’exprimer sans crainte. Or, force est de constater que les prises de position critiques ou simplement divergentes sont trop souvent ignorées, voire réprimées. Sans dialogue interne, sans remise en question collective, un mouvement politique perd son âme et sa légitimité.
2. Le mérite bafoué au profit du favoritisme
L’un des fondements de tout engagement politique devrait être la reconnaissance du travail, de l’abnégation et du talent. Pourtant, au sein du PPA-CI, j’ai trop souvent assisté à des promotions fondées non pas sur la compétence ou l’engagement, mais sur des logiques de réseaux et de clientélisme. Des combattants politiques, véritables piliers du parti, qui ont consacré temps, énergie et convictions à son essor, se voient systématiquement écartés au profit d’individus dont le seul mérite réside dans leur proximité avec certaines figures dirigeantes. Cette pratique, en plus d’être profondément injuste, démobilise les militants les plus dévoués et sape la crédibilité de notre organisation.
3. La radiation injuste du ministre Ahoua Don Mello
L’épisode récent concernant la radiation du ministre Ahoua Don Mello, suite à sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Une telle décision, prise dans la précipitation et sans véritable justification démocratique, trahit une intolérance inquiétante envers la pluralité des ambitions au sein même du parti. Si le PPA-CI se refuse à accepter que ses membres puissent légitimement aspirer à de plus hautes fonctions, alors il renie l’un des principes de base de la vie politique : la libre compétition des idées et des leaderships.
En conclusion, ces raisons, parmi d’autres, m’amènent à conclure que le PPA-CI s’éloigne chaque jour davantage des idéaux qui ont présidé à sa création. En conscience, je ne saurais continuer à m’investir dans une structure où la démocratie interne est absente, où le mérite est méprisé, et où les décisions arbitraires prennent le pas sur le débat éclairé.
Je quitte donc mes fonctions avec le regret des espoirs déçus, mais avec la conviction qu’un engagement politique ne vaut que s’il repose sur l’honnêteté intellectuelle et le respect des principes.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de mes salutations distinguées.
Fait à Abidjan le 01-08-2025.
Reine Viviane Djetouan . ex-membre de l’école du ppa-ci.