Jamais une élection présidentielle dans notre pays n’a suscité autant de ferveur, de débats, d’inquiétudes, de questionnements et, paradoxalement, d’enthousiasme autour des dépôts de candidatures.
En 2010 déjà, l’on avait vu apparaître des figures atypiques, dont un comédien devenu candidat et quelques profils que l’on pourrait qualifier de simples figurants. Mais cette année, nous semblons avoir franchi un seuil encore plus préoccupant.
En effet, parmi la soixantaine de dossiers de candidature enregistrés par la CEI, se retrouvent des profils hétéroclites : bouffons, fanfarons, aventuriers, provocateurs à la limite de l’anarchie, opportunistes de circonstance… Autant de prétendants qui interrogent sur le sérieux attaché à une telle démarche. L’on n’aura manqué, pour compléter le tableau, qu’un candidat issu du monde sportif !
Cette profusion de candidatures pourrait être perçue, en apparence, comme le signe d’une démocratie dynamique. Mais, en réalité, elle traduit une inquiétante banalisation des institutions de la République et, plus grave encore, de la fonction présidentielle elle-même. Tel est, en tout cas, le sentiment que j’en retire.
Je demeure convaincu — et nombre de nos concitoyens partagent cet avis — qu’il devient urgent d’instaurer un cadre juridique plus rigoureux. Des mesures légales devraient être envisagées afin d’éviter que des candidatures fantaisistes ne viennent discréditer la solennité de l’élection et ne transforment le siège de la CEI en une sorte de « cour des miracles » ou de « cour du roi Pétaud ».